virginie BASTY : peintures de vie

IL y a une semaine ou dix jours j'aurais écrit un texte passionné sur ma peinture, mon moi profond, mais je ne sais plus, je ne sais plus si mon art doit me conduire ou si je dois conduire mon art. Je pensé que si l'on ne souffrait pas on ne pouvait pas créer, et dieu sait que j'ai souffert.

Je pensais qu'un artiste devait être torturé et maudit dans son atelier, pour être un vrai artiste.

Je pensais que c'était une thérapie, que mon art ne pouvait être que le reflet de mon âme, j'avais tord.

10 années que je peints sans me remettre en question.

 Aux critiques des profs je soufflais de grandes théories pseudo rebelles, ils ne pouvaient pas comprendre, je ne changerais jamais pour eux ma peinture est ma peinture, personne n'y rentre.

Et puis il a fallu une rencontre, un type mal rasé, encore un qui allait nous faire de grandes phrases.

D'abord effarée je m'opposais à lui : quoi, la peinture est un travail ? Il faut savoir s'en détacher ? Ce n'est pas nous ? Je vire dans le pathos !!Foutaise ! Je serais l'artiste maudit que je souhaite être !

Première journée dans son atelier : je n'arrive à rien, pause après pause je le critique, il à tord et tatati et tatata!

Deuxième journée il veut autre chose, très bien il l'aura ; je me mets à travailler sans relâche sur quelque chose qui n'est pas moi qui n'est pas ma peinture et je m'éclate je crée enfin au delà de mon obsession, quelque chose qui m'est détaché, mais que je choisis, qui est un travail.

Que faire, revenir sur mes dires ? Jamais !

Mais la découverte est trop forte, il faut que je lui en parle.

1 /0 pour lui, la défaite que j'ai le plus aimé gagner, et c'est cet ours qui me l'a enseigné.

Je suis dans le vide, tout s'offre à moi, je peux tout faire. Alors je ne suis pas cet artiste maudit que je voulais tant être !

Tant pis je serais une artiste quand même, mais une artiste qui s'assoit et qui réfléchie.